Qu'est ce qu'un flux RSS ?

Le flux RSS" ("Rich Site Summary" ou "Really Simple Syndication") est un format de données utilisé pour diffuser les mises à jour de sites.
L'énorme avantage du flux RSS c'est que c'est lui qui vous prévient des nouveautés et pas vous qui devez faire le démarche d'aller voir régulièrement s'il y a eu du changement !
Un flux RSS fournit un résumé des nouveautés d'un site : généralement un titre, une description synthétique et un lien vers la page d'origine de l'information.

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A quoi ça sert ?

Il existe deux façons d'utiliser un flux RSS :
  • pour se tenir informer : pour s'abonner et consulter en un seul endroit les dernières actualités de sites web, sans avoir à les visiter. Indispensable pour faire de la veille, pour suivre l'activité de dispositifs coopératifs ouverts et ainsi assurer une modération "a posteriori"...
  • pour syndiquer du contenu, c'est-à-dire publier automatiquement sur un site Internet des informations provenant d'autres sites Internet. Indispensable pour faire se croiser les projets, pour éviter de saisir plusieurs fois la même information, pour dynamiser son site sans trop se fatiguer ;-) (voir en bas de cette page, la syndication de la veille de France culture)

Les lecteurs de flux RSS

La lecture d'un flux RSS se fait à l'aide d'un logiciel agrégateur. Il faut lui amener l'adresse du fil RSS désiré (par exemple par copier/coller) afin que l'agrégateur se connecte au site émetteur afin de vérifier la présence de nouveau contenu. Si c'est le cas, le flux RSS est téléchargé et converti immédiatement au format HTML pour en permettre la lecture.

Il existe différents types d'agrégateurs : les lecteurs en ligne, les logiciels spécifiques locaux, certains clients de messagerie et certains navigateurs web.

Sur son poste de travail

  • Thunderbird :
    • + : très facile à utiliser, interface simple, multiplate-forme (Mac, Windows, Linux), ce logiciel n'est pas qu'un lecteur de flux.
    • - : ce logiciel n'est pas qu'un lecteur de flux.

A travers le web


Exemple de syndication d'un flux rss via Yeswiki

France culture

Il y a quinze jours, j’étais invité à intervenir au CNAM dans le cadre du séminaire « Design with Care » proposé par Cynthia Fleury et Antoine Fenogli pour explorer les rapprochements entre design, éthique et philosophie.

On m’avait demandé de traiter dans le cadre d’une conférence le sujet « Les Communs, sources de nouveaux usages ? », à travers une série de questions que l’équipe du séminaire m’avait adressées.

Vous pouvez trouver ci-dessous l’enregistrement vidéo de l’intervention.

Voici un timecode pour accéder directement aux différentes parties de l’intervention :

  • Rappel historique sur les Communs (5m46) ;
  • Retour des Communs à partir des travaux d’Elinor Ostrom (20m42) ;
  • Quel types de ressources ? L’extension aux Communs de la Connaissance (42m24) ;
  • Quels liens entre Communs et action publique ? La question des Communs urbains (1h09) ;
  • Des Communs ouverts aux Non-Humains ? (1h37).
  • Penser des Communs négatifs (1h55).

Ci-dessous l’enregistrement sonore pour une écoute en podcast :

J’ajoute le support de présentation sur lequel je me suis appuyé :

Et enfin, une prise de note collaborative réalisée pendant la séance par des participants (merci aux contributeurs !). Cliquez sur l’image pour y accéder.

Il est rare de disposer d’autant de temps pour traiter le sujet complexe et polymorphe que constituent les Communs. Merci également au public pour ces excellentes remarques et questions qui m’ont permis de développer certains aspects que je n’avais pas initialement prévu d’aborder.

Je termine en signalant que le 26 février prochain, le séminaire « Design with Care » accueillera Alexandre Monnin pour traiter du sujet : « Hériter et prendre soin d’un monde en train de se défaire : quel rôle pour le design ?« . Une occasion de prolonger certains des points que j’ai développés à la fin de mon intervention, comme les rapports entre Humains et Non-Humains ou la question des Communs négatifs, notion que l’on doit à Alexandre.


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CC search
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Il y a plusieurs mois déjà, j'ai été interviewée par Inès Beatrix pour son podcast Les Voix du Design Thinking.
 Elle y interviewe des sociologues, anthropologues, designers, facilitateurs, entrepreneurs et créatifs tous experts en innovation pour nous éclairer sur les stratégies, pratiques, techniques et conseils que vous pourrez mettre en pratique !


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Début 2017, j'ai lancé dans mon équipe à l'Université des sessions "Brainstorming Days", consacrées au team building, à l'expérimentation, la découverte, l'idéation et la résolution de problèmes. Le principe est simple : tous les 10 jours, l'équipe au complet se réunit pour une demi-journée. Pas de projets ni réunions à ce moment là.


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Découvrez le podcast Salut Les Designers ! dont le numéro #4 est consacré au guérilla UX. J’y définis ce que j’entend pas guérilla UX et tente d’en illustrer les avantages de l’approche « quick & clean » à travers de nombreux exemples et anecdotes. Merci Guillaume Genest et l’agence Lunaweb pour l’interview et la retranscription intégrale sur…


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Ressentez-vous les symptômes suivants : impossibilité de décrocher de l’écran avant d’aller dormir ? Besoin compulsif de jeter un œil à votre smartphone quand il est posé sur une table ? Sentiment d’être influencé par un message Facebook anodin vous proposant de sortir « parce qu’il fait beau » ? Pas de panique, vous êtes simplement ciblé par de grandes campagnes de persuasion 3.0… qui ne vont pas sans poser quelques questions éthiques.

Avant de commencer ce petit tour d’horizon, autorisons-nous un rappel : nous sommes moins libres que nous ne le croyons. Bien souvent, nos actes découlent de causes qui nous échappent. Corollaire : nous ne sommes pas non plus des consommateurs rationnels ni avertis, plutôt des cerveaux troués façon gruyère, perméables à une infinité de manipulations.

Captologie : quand les dispositifs numériques nous influencent

La captologie est une « science » qui utilise les dispositifs numériques pour nous influencer, on parle de « persuasive technologies ». Le terme est créé en 1996 par le chercheur B.J. Fogg de l’université de Stanford. Celui-ci a publié en 2003 Persuasive Technology: Using Computers to Change What We Think and Do.

La captologie nous rappelle qu’un objet technique est rarement neutre, c’est-à-dire qu’il ne se limite pas à quelque chose qu’on utilise « en bien ou en mal » ou encore « si on le souhaite ». En effet, les objets incorporent les intentions de leurs créateurs, ils activent des potentiels. Expliquons-nous : s’il est de notoriété publique qu’un fauteuil sert à s’asseoir et qu’une poignée a pour fonction d’ouvrir une porte, on peut aussi affirmer qu’un fauteuil donne envie de s’asseoir et qu’une poignée suggère d’ouvrir une porte. Autrement dit, les objets nous poussent à agir. En psychologie cognitive, on appelle ce principe « affordance ».

La captologie, en quelque sorte, se fonde sur ce principe pour créer des mécanismes capables d’orienter les actes d’un individu via des interfaces numériques (par exemple : les applications dans nos smartphones). Le but n’échappe à personne : maximiser le temps passé sur un service rendu addictif (par exemple, Facebook, Instagram) afin de récolter un maximum de données pour connaître l’utilisateur, cibler et personnaliser sa publicité, diriger son attention vers un point particulier. En guise d’illustration, le fameux « mur » Facebook qui n’en finit jamais, cette petite notification qui donne envie de cliquer, ou encore ce compteur Netflix qui annonce le prochain épisode dans… 20 secondes. Comment résister ? Rien de très nouveau cependant, le marketing s’est emparé du domaine de l’attention il y a bien longtemps, c’est le fameux « temps de cerveau humain disponible » de Patrick Le Lay, alors PDG du groupe TF1. La télévision était déjà un objet éminemment captologique. Mais poussons un peu la réflexion…

De la captation à la prescription : théorie du nudge

Si la captologie repose sur la manipulation de notre attention, c’est parce que nous sommes éminemment influençables. Le grand coupable : notre cerveau ! Nous sommes bourrés de biais cognitifs (les biais cognitifs sont des mécanismes de la pensée qui causent une déviation du jugement -source : Wikipédia). On en dénombre 150 qui ont donné lieu à des études remarquées, notamment en économie comportementale. Fait notable : en 2002 le prix Nobel d’économie est attribué à un psychologue, Daniel Kahneman qui dans son stimulant ouvrage Système 1 système 2, liste et explique un certain nombre de biais cognitifs communs qui témoignent des limites de notre libre arbitre au quotidien. Ces travaux seront repris par l’économiste Richard H. Thaler, également nobélisé en 2017 pour sa « compréhension de la psychologie de l’économie » mais un dessin vaut mieux qu’on long discours :

 La carte des biais cognitifs

La connaissance de plus en plus profonde de ces biais a vite généré des applications pratiques. Etats et entreprises s’y engouffrent avec des intentions parfois contradictoires. Côté consommation, il est possible de mettre au point des mécanismes pour nous pousser à l’achat (gamification, comparaison sociale), ou à l’inverse, pour favoriser des comportements écologiques. Selon Le Parisien par exemple, l’enseigne Nouvelles Frontières « en affichant dans les chambres de ses hôtels le message suivant : « 75 % des personnes ayant occupé cette chambre avant vous ont utilisé leurs serviettes de toilette plusieurs fois » a réussi à convaincre entre 35 % et 75 % de clients d’utiliser leurs serviettes plusieurs jours d’affilée. » De son côté, Uber utilise des mécanismes similaires pour pousser ses chauffeurs à travailler plus longtemps. Qu’on n’y adhère ou pas, le point commun de ces tactiques réside dans leur aspect manipulatoire, elles activent chez nous des mécanismes de prise de décision inconscients.

Du côté des politiques publiques, c’est un large débat de société qui s’ouvre. Gouverner en agissant sur les biais cognitifs pour biaiser les comportements des individus est devenu une ambition partagée par de nombreuses administrations, notamment grâce au « nudge ». La « théorie du nudge », proposée par le juriste Cass Sunstein est également fille des sciences du comportement. Les nudges sont des suggestions indirectes qui influencent les individus dans leurs prises de décision, « au moins de manière aussi efficace sinon plus efficacement que l’instruction directe, la législation ou l’exécution » nous dit Wikipédia. A la clé donc, de l’efficacité, des économies.

Dans une récente tribune au Monde, les juristes Elsa Savourey et Cass Sunstein donnaient l’exemple suivant : le nudge peut servir à « faciliter l’accès aux fruits plutôt qu’aux sucreries dans les cantines ou encore encourager un ménage à réduire sa consommation d’électricité en montrant que ses voisins le font déjà. » Inévitablement, ces micros-incitations posent des questions éthiques : l’individu est-il seul responsable de ses actes ou faut-il questionner les systèmes sociaux-économiques qui lui précèdent ? Ou encore les dirigeants ? Pourquoi plébisciter des comportements vertueux tout en continuant à autoriser ce qui peut nuire objectivement ? (distributeurs de soda dans des lieux publics, publicité omniprésente dans les transports, emballages plastiques comme standard des produits de consommation, obsolescence culturelle, etc.). Autant d’injonctions contradictoires qui demandent à ce que l’on questionne la chaîne complexe des événements qui nous font passer à l’acte (et choisir la tarte au citron plutôt que la salade de fruits).

Car après tout, la publicité joue aussi sur nos biais cognitifs : en martelant un message à longueur de journée, elle installe des habitudes et les habitudes rassurent. C’est le biais de répétition, également illustré par Daniel Kahneman : « La répétition fréquente est un moyen fiable d’amener les gens à accepter des mensonges, car il n’est pas facile de distinguer la familiarité de la vérité. Les institutions autoritaires et les spécialistes du marketing l’on toujours su. »

Là réside toute l’ambiguïté : si la liberté est liberté de choisir ce que la loi n’interdit pas, alors faut-il tolérer qu’une politique publique abandonne sa neutralité et suggère un comportement (d’achat) plutôt qu’un autre ? La réponse est politique : on peut la justifier par la volonté de préserver l’environnement, la santé publique, la cohésion sociale, etc. Les indications anxiogènes sur les paquets de cigarette ont ce rôle, de même que les mentions « Mangez cinq fruits et légumes par jour » sur les affiches et spots publicitaires. À ce propos, un récent rapport du Haut Conseil à la santé publique (HCSP) rappelle que l’efficacité de ces incitations demeure faible : « cela reste sans effet si l’environnement dans lequel [le consommateur] vit le pousse vers les mauvais choix. Si, par exemple, la nourriture la moins chère est aussi la moins équilibrée. L’éducation à la santé n’a ainsi pas permis de réduire les inégalités sociales en la matière, voire les a aggravées. » Les auteurs du rapport en viennent à suggérer l’interdiction des publicités et offres promotionnelles pour les produits moins bons pour la santé. Il en va de même pour le nudge, ses effets sont controversés, comme le pointe Paquito Bernard, chercheur en sciences de l’activité physique qui a décortiqué le cas d’un nudge destiné à favoriser l’usage de l’escalier plutôt que de l’ascensceur : « Dans le meilleur des cas, l’effet perdurait plus légèrement deux semaines post-intervention. Il apparaît que les signaux dans l’escalier ne favorisent pas un changement d’habitude. » Il convient donc de se demander dans quelle mesure ces petites incitations viennent coller des rustines sur des problèmes plus globaux, dédouanant le collectif pour mieux culpabiliser l’individu rendu miraculeusement responsable de ses actes (pour combien de temps ?).

Nudge + captologie = neuromarketing

Nous avons un peu dévié, mais vous aurez saisi les liens étroits qui unissent captologie et théorie du nudge. Ils sont en réalité les deux faces d’une même médaille : ceux qui sauront capter le plus l’attention seront en mesure de nous « nudger » le plus souvent (où passe-t-on du temps ? Devant nos écrans, dans nos voitures – bientôt autonomes – etc.). Ajoutons à cela que les mécanismes de captologie vont de plus en plus s’orienter vers la détection de nos émotions : reconnaissance faciale, vocale, analyse des interactions émotionnelles sur Facebook, permettront d’activer des leviers psychosociaux afin de fournir des services en tous genres. Par exemple, ce brevet déposé par Google : Providing help information based on emotion detection permet de détecter une émotion pour proposer la bonne information contextuelle, par exemple une notice ou encore une recette de cuisine :

« Individuals can become frustrated when performing all types of tasks. For example, an individual can become frustrated trying to perform tasks on the user’s computer, smart phone, set-top box, etc. In addition, an individual can become frustrated when attempting to perform non-device-related tasks, such as assembling a piece of furniture, preparing a meal, etc. »

Cet exemple bien innocent nous montre que les dispositifs technologiques sont (enfin) mûrs pour creuser plus profond dans la mine de connaissances de l’état émotionnel des utilisateurs. Il devient alors possible d’imaginer toutes sortes d’autres services combinant captologie et nudge, sur un point de vente ou ailleurs nous dit Bill Doerrfeld (spécialiste des API) : « For point of sale advertising, this information could be leveraged to nudge sales when people are most emotionally vulnerable, getting into some murky ethical territory. »

Facebook avait posé la première pierre de cet édifice en 2012, manipulant l’état mental de 600 000 membres de son réseau par simple redisposition du contenu affiché dans le fil d’actualité. Ce que Facebook testait durant cette semaine, c’était le neuro-marketing, c’est-à-dire l’application des sciences cognitives au marketing et à la communication. L’objectif est – et sera de plus en plus – de mieux comprendre les comportements des consommateurs grâce à l’identification des émotions qui interviennent avant un achat ou qui pourraient le favoriser. Ensuite, il s’agira de construire une relation émotionnelle avec les clients. On parle alors d’économie de l’expérience, celle-ci se veut préemptive : anticiper et combler les désirs avant même qu’ils aient été formulés. Dans le cas de Facebook, il faut garder à l’esprit que le réseau social est avant tout une régie publicitaire géante.

Si pour le moment, le nudge en entreprise se limite à de petites applications bien ciblées (par exemple : votre compagnie d’assurance détecte que vous êtes fatigué au volant et vous propose une ristourne pour aller boire un café dans la prochaine station-service), il est tout à fait envisageable que ça aille plus loin. Pour cette raison, ces puissants leviers marketing ouvrent des débats éthiques relatifs au design (au sens large) des mécanismes addictifs ou incitatifs (voir le mouvement « design éthique »). A cet effet, le designer Tristan Harris, repenti du géant Google rappelait cette évidence éminemment politique : « il y a un conflit fondamental entre ce dont les gens ont besoin et ce dont les entreprises ont besoin. » Autrement dit, il est risqué de laisser à des entreprises la possibilité de nous rendre heureux et responsables malgré nous, à plus forte raison quand leurs intérêts peuvent diverger d’avec les nôtres, ou ceux d’une société entière. Comment résister ? La question est complexe, si Tristan Harris a le mérite de proposer quelques pistes réflexion, ses solutions restent bien souvent de petits arrangement individuels que chacun peut appliquer dans son rapport au numérique. Le débat ne fait donc que commencer.

Le cas de Nouvelles Frontières illustre bien ces ambiguïtés : le nudge « écologique » est, dans l’exemple cité plus haut, directement lié à un avantage économique pour l’entreprise. S’il l’on peut louer la démarche, il faut aussi rappeler que l’écologie n’est pas qu’affaire de business : attention donc au « nudge-washing » qui changera tout pour que rien ne change.

Incitations contradictoires

Que retenir de ces quelques lignes ? D’une part, la foi inébranlable en un homo-economicus rationnel est reléguée au passé, et c’est une bonne chose. Ensuite, nudge et captologie sont des techniques et comme toutes les techniques, elles peuvent être utilisées pour tout et son contraire. Trier ses déchets ou passer plus facilement à la caisse (quelques conseils ici).

Tout dépendra donc de la capacité des acteurs à imposer « leur » nudge en captant l’attention du citoyen-consommateur au bon moment (et à ce jeu-là, pas sûr que les Etats soient gagnants). Ne cédons pas au pessimisme : dans le tas, il y a aura sans doutes des effets positifs grâce à quelques « trucs » bien positionnés comme par exemple le « choix par défaut » : ne pas proposer de sacs plastiques en caisse, prérégler une imprimante sur le mode recto-verso… il est également souhaitable de fermer le robinet quand on se lave les dents et d’éteindre la lumière en sortant. Reste à savoir si le papier de l’imprimante n’aura pas fait l’objet de publicités abrutissantes avec un prix agissant sur un biais cognitif, pour imprimer une photo prise avec un smartphone remplacé tous les 18 mois en moyenne (pression sociale oblige). Pour répondre aux recommandations du GIEC, il faudra probablement faire un petit peu mieux que ces quelques ajustements de circonstances. L’atténuation des changements climatiques n’est pas qu’une histoire de serviette lavée moins souvent.

Au-delà des impératifs de transparence et de démocratie, ce dont le nudge a besoin, c’est surtout de s’inscrire dans une vision cohérente. Comme pour toute technique, rien n’est magique, tout est politique.

Ils en parlent aussi :

Sur Internetactu : Le dossier d’Hubert Guillaud : « Où en est le Nudge ? » http://www.internetactu.net/2017/06/27/ou-en-est-le-nudge-13-tout-est-il-nudgable/

Sur Méta-Média, par Alexandra Yeh « De l’incitation douce à la manipulation insidieuse : les designers, architectes invisibles de nos vies connectées » https://www.meta-media.fr/2017/11/07/de-lincitation-douce-a-la-manipulation-insidieuse-les-designers-architectes-invisibles-de-nos-vies-connectees.html

Sur Rue89 : « Les secrets des ingénieurs qui vous rendent accros à vos portables » https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20161104.RUE4167/les-secrets-des-ingenieurs-qui-vous-rendent-accros-a-vos-portables.html

Image en tête d’article, Antoine Geiger : http://www.antoinegeiger.com/SUR-FAKE

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