Numérique et animation de projets ?

En tant que collectif, le choix de nos outils et usages peut fortement changer les choses. Tant sur le plan de l'éthique que sur le plan de l'environnement


Nos collectifs sont certainement des lieux d'expérimentation et de diffusion indirect de nouvelles pratiques



Au vu de tous les côtés sombres du numérique, une tendance s'impose souvent : il faut les bannir, s'en passer.
C'est probablement vrai si votre collectif ne les utilise déjà pas et s'en porte bien, si vous avez la possibilité de vous voir souvent et facilement et s'il est tout petit.

"Autant que nécessaire mais aussi peu que possible "
Ceci pourrait être la devise du collectif et du numérique.

Le numérique deviendra un allié précieux (voire indispensable) lorsque :
  • il s'agit de travailler en grand nombre ou avec des personnes qui ne peuvent facilement et régulièrement se rencontrer "en vrai"
  • il s'agit de travailler sur un "sujet précis-pointus" dont les personnes intéressées se trouvent éparpillées de par le monde
Mais comment installer des environnements numériques collectifs

non captologiques


  • on peut collectivement se former, s'informer sur ces pratiques "captologiques" cachées dans nos outils numériques. Ces pratiques, même si elles sont "connues" du grand public sont largement sous estimées et pas assez combattues.
  • on peut collectivement se former et s'outiller pour se défendre de ces usages captologiques (voir guide de survie perso)
  • on peut réfléchir lorsqu'on installe des outils numériques à ne pas reproduire ces modes de fonctionnement
    • y a t il facilement une porte de sortie sur nos outils ?
    • sont-ils conçus pour "faire durer notre consommation" ?
    • si on a produit, le design de ces productions est au service de quoi ?
  • si dans nos pratiques, nous utilisons des "nudges" (même sans trop le vouloir), rendons-nous visible le processus ?
  • ...

éthiques

  • on peut travailler à la rédaction d'une charte d'usage des réseaux sociaux (il est difficile de s'en passer actuellement lorsqu'on doit promouvoir une activité ou un contenu de manière large) => voir un exemple ci-dessous
  • on peut collectivement se former, s'informer sur les pratiques non éthiques des outils courants. Ces pratiques, même si elles sont "connues" du grand public sont largement sous estimées et pas assez combattues.
  • on peut collectivement se former et s'outiller pour se défendre de ces usages non éthiques (voir guide de survie perso)
  • on peut chercher à travailler avec des outils libres, non privateurs de liberté, non consommateurs de nos données (voir guide de survie perso)
  • on peut choisir d'héberger ses outils numériques sur des serveurs en Europe, respectueux du RGPD
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écolo-compatibles

  • on peut collectivement se former, s'informer sur le poids caché de nos outils numériques. Ce poids, même s'il est connu du grand public est largement sous estimé. La répartition des impacts dans nos outils et usages est souvent contre intuitif et débouche souvent sur des comportements "écolos" mais avec une surestimation des bénéfices
    • ce qui coûte le plus cher en "énergie grise" dans un gsm, ce n'est pas son usage mais sa production
    • un wiki c'est 5 Mega octets sur un serveur, soit le poids d'une image dans votre gsm ou de 10 sec d'une vidéo netflix ;-)
  • on peut collectivement se former et s'outiller pour un meilleur usage des outils
    • au niveau des mails : apprendre à rédiger des mails "propres"
    • au niveau de pièces jointes : apprendre à partager des url plutôt que des fichiers en pièce jointe
    • créer un pad partagé plutôt que l'envoi de fichier en annexe (version1, 2,1,2, 2,3, 3,1...) un pad c'est quelques octets et un peu d'énergie pour le serveur (très peu gourmand et en tout infiniment moins que 10 personnes qui s'échangent un .doc de 1 Mega octets dans tous les sens !)
    • archiver ce qui n'est plus utile "hors du cloud" (ou qui ne nécessite plus un accès à tous)
    • éviter des déposer des fichiers de 10 Mega octets (images par ex) sur des sites web (un non sens et en plus ça ralentit votre page)
    • travailler avec les formats standards qui permettent l'interopérabilité des données et ne nécessitent donc pas l'installation partout de logiciel propriétaire
  • s'orienter vers les outils open source en général bien mieux conçu et moins gourmands
  • choisir un hébergeur écolo (il y en a : hetzner par ex)
  • Installer les outils nécessaires. Voici une question qui peut aider à voir ceux dont le collectif a besoin
  • "En tant que.... je souhaite que ... afin que .." et on installe en priorité ceux qui sont "les moins coûteux" (en temps ou en ressources) et qui apportent le plus d’efficience au collectif
  • ...

De manière générale, ne pas s'auto-flageler sur l'utilisation des outils numériques. Nous devons être cohérents et faire preuve de bon sens MAIS nous ne devons pas nous en priver s'ils sont utiles à nos projets.
Et souvenez-vous : "Quand les dégoûtés sont partis, il ne reste que les dégoûtants !" : ça vaut aussi avec le numérique

Charte pour une utilisation modérée des réseaux sociaux publicitaires

proposée par Résistance à l’Agression Publicitaire

Les réseaux sociaux publicitaires ne sont pas des outils neutres. Comme d’autres médias publicitaires, la contrepartie pour leur utilisateur est la réception de publicités mais pas seulement. En effet, ces réseaux profilent les utilisateurs et font commerce de leurs informations personnelles à des fins de ciblage publicitaires. En cela, leur utilisation n’est pas anodine et nous recommandons de la cadrer par quelques principes :
  • Éviter de mettre de contenu exclusif sur les réseaux sociaux publicitaires
    • Publier du contenu exclusif sur les réseaux sociaux publicitaires est une manière indirecte d’inciter les gens à leur utilisation. Quand vous publiez sur les réseaux sociaux publicitaires, assurez-vous que l’information soit accessible par d’autres moyens (site, réseau social libre et non publicitaire, etc.). Les commentaires et interpellations publiques constituent des exceptions.
  • Ne pas recourir aux liens sponsorisés
    • Payer pour mettre en avant ses publications, c’est financer et participer au système publicitaire et à la logique de marché du temps de cerveau disponible.
  • Ne pas faire la promotion des réseaux sociaux publicitaires
    • S’il semble stratégique d’utiliser ces médias pour s’adresser aux gens qui les utilisent, ce n’est pas une raison pour les mettre en avant ou les légitimer. Il est possible de les utiliser et d’y être présent sans appeler à s’y rendre dans ses propres supports de communication (tracts, sites web, etc.).