S'appuyer sur les réticences

Très rapidement, lorsqu'un processus de changements se met en place, émergent les réticences. Et globalement, face à des résistances, nous avons tendance à renforcer notre attente de changement chez l’autre, ce qui va augmenter sa résistance.

En tenir compte et nous appuyer sur celles-ci est souvent aidant !

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Utiliser la résistance

Nous avons tendance à évacuer certaines résistances exprimées par d’autres, notamment parce que nous n’avons pas les mêmes et ne les comprenons pas toujours, ou parce que nous les jugeons insignifiantes ou surmontables. Or, une résistance non prise en compte va faire barrage, car si la personne l’exprime c’est qu’elle est pour elle signifiante. En général, la résistance exprimée est celle qui est la plus consciente pour la personne. Si vous en tenez compte, d’autres apparaîtront peut-être, qu’il conviendra aussi d’accompagner. Quoi qu’il en soit, tenir compte d’une résistance c’est permettre de faire un premier ou un nouveau pas dans l’engagement.
Comment tenir compte d’une résistance ?
  • L’entendre dès qu’elle est exprimée: une personne évoque son manque de temps ou d’argent pour participer au projet ou faire le changement que vous proposez. Ne l’évacuez pas par des phrases du type : « cela ne prend pas de temps », ou « cela va vous faire faire des économies ».
  • Valider : « j’entends que vous manquez de temps ou d’argent ». Cela ne veut pas dire que vous êtes d’accord. Cela veut juste dire que vous avez entendu et que vous vous rendez disponible pour trouver ensemble une solution.
  • Approfondir si besoin pour être certain que vous avez bien compris de quoi il s’agit.
  • L’intégrer dans le processus de passage à l’action et/ou dans le plan d’action

Quelques exemples

Résistance identifiée – le manque de temps
Solutions possibles : « Dans le temps qui vous est disponible, que vous est-il possible de faire ? »
  • Ici on recadre le projet, le rendant moins contraignant, et on remet la personne face à sa capacité à gérer son temps. Il sera ensuite possible d’utiliser la méthode des petits pas.

Résistance identifiée – l’impuissance
Quelques axes d’accompagnement existent :
  • « Qu’est-ce qui est à votre portée, qu’est-ce qui dépend de vous ? »
    • La méthode des petits pas permet ensuite d’entamer un début d’engagement vers le changement : « Par rapport au projet proposé, quelle serait la première étape, la plus facile et la plus évidente à mettre en place ? ».
  • « Que vous sentez-vous capable de faire à ce stade ? »
    • Ici on tient compte de la capacité à agir et on aide la personne à la déterminer. Souvent une personne se sent impuissante car elle pense que les problèmes dépassent son périmètre d’action. Or, on n’est responsable que de ce sur quoi on est en mesure d’agir. Notre responsabilité est à la hauteur de notre capacité. Il faut donc aider à redéfinir celle-ci.

Résistance identifiée - C’est pas moi, c’est l’autre
Comment la déjouer ?
  • « Et si vous étiez concerné, ce serait par quoi ? »
  • « Et si vous aviez envie de vous impliquer, vous commenceriez par quoi ? »
Ici, on désamorce l’émotionnel et on va sur un terrain dépassionné, très concret, pratique, technique. Et on voit si cela prend : la personne s’intéresse-t-elle aux propositions ? Plus celles-ci seront ancrées dans son quotidien et sa réalité et plus elle pourra envisager de les y intégrer.

Petits points de vigilance : Dans le travail collaboratif, il faut savoir repérer les égos aux contributions dangereuses
Certains sont force de propositions en réunion mais font l'inverse au quotidien.
D'autres ont peur de se "dissoudre dans le collectif" et surcompensent en étant hypercontributifs. Ils ne le font pas pour le projet mais pour "leur survie". ils vont avoir tendance à emmener le groupe vers une idée qui les arrange, dans laquelle ils auront une place centrale.
Il faut également se méfier des égos qui sont là pour "réparer un manque personnel" et ceux qui sont habités par un militantisme radical.
Ces égos là sont exigeants sur la perfection à atteindre. Ils se déclarent insatisfaits de la lenteur, du manque de moyens... Comme ils déploient beaucoup d'énergie pour le projet, le groupe les laisse s'imposer. Rapidement, ils se posent en victimes parce que les autres ne s'investissent pas autant qu'eux. Cela culpabilise les autres qui ne se donnent pas autant ou cela les éloigne car ils se sentent étrangers à ce radicalisme qui s'impose

Quand vous pensez que c'est votre chef qui aurait du se former...

Rester dans le négatif et le ruminer sans cesse est mauvais pour vous !
Pour vous mettre en mouvement et reprendre du pouvoir sur un situation complexe :
  • complimentez-le chaque fois que c'est bien mais ne dites rien quand ce n'est pas le cas
    • c'est du renforcement positif :-) et en creux ça fait doucement comprendre que le reste c'est bof
  • attendez le jour où la demande arrive et expliquez ce qui ne pouvait se dire avant => La porte est ouverte à un début de dialogue ;-)

Sources