Je dépose mes peurs et fixe mes limites

L’activisme permet de déposer ses peurs, il donne du sens à nos vies. On prend confiance en soi, en nous tous, c’est jouissif, souvent joyeux, pour peu qu’on soit indulgent, patient, concentré. Et si parfois on peut avoir besoin de retourner en zone de confort, c’est humain !
Notre capacité d’action a pour base première la responsabilité, qui signifie « répondre de la chose » (res en latin). En d’autres termes, nous ne pouvons être responsable que de ce sur quoi nous avons une marge de manœuvre. Alors prenons aussi le temps de la définir... cette zone.

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Déposer ses peurs

J'ai peur de quoi si ça change pas ? => pourquoi => pourquoi => pourquoi => pourquoi => pourquoi

Délimiter sa capacité d’action

Le premier critère est quantitatif : on agit dans la limite de ses possibilités (moyens, énergie, temps, capacités physiques et psychologiques).
Le second critère est qualitatif : au cœur même de notre mission, il y a une façon de faire qui n’appartient qu’à nous, à notre créativité et à l’expression de nous-même. S’il y a parfois des contraintes et limites dans un métier, c’est aussi un espace d’expérimentation et de créativité. Souvent nos plans d'actions manquent d’élan, d’envie et de plaisir. Il est urgent d’aller aussi là où est notre envie, notre élan créatif, notre intuition première, là où dès lors nous parviendrons à mobiliser le plus facilement notre énergie et les autres, car nous seront passionnés et donc passionnants ! C’est là que nous sommes le meilleur, le plus performant et... le plus résistants aux aléas quotidiens.

Vous êtes dedans quand (cumulatif) :

  • Vous êtes en accord avec vos envies, vos élans, votre créativité ;
  • Vous êtes en accord avec vos valeurs, le sens que vous donnez à votre mission ;
  • Vous êtes heureux en agissant ;
  • Vous tenez compte de vos capacités et limites (face aux enjeux et face à une situation don- née) : compétences, capacités physiques, équilibre de vie ;
  • Vous tenez compte des capacités et limites des autres
  • Vous tenez compte de l’émergent, c’est-à-dire de chaque évolution de la situation, et vous y adaptez ;
  • Vous mettez toute votre énergie et vos moyens là où vous sentez que cela répond ;
  • Le sentiment d’impuissance ne vous décentre pas, ou pas longtemps, car vous l’acceptez comme normal ;
  • Au final, vous êtes tranquille avec ce qui est, vous faites ce que vous avez à faire avec les moyens à disposition.
=> Chaque point est un axe de progrès. Investir un axe est déjà un acquis. Les autres suivront.

Vous êtes dehors quand (non cumulatif) :

  • Vous êtes submergé en permanence ou très souvent par la situation ;
  • Vous vous éparpillez dans l’action ;
  • L’action vous ennuie, ou vous tend, en tout cas il n’y a pas de joie;
  • La moindre information négative vous met dans l’inaction ou vous démotive ; OU au contraire, vous hyper-réagissez ou hyper- agissez pour être certain d’avoir un peu d’impact sur le réel ;
  • Vous dépassez le cadre de votre mission pour agir à plus grande échelle et obtenir plus de changement des comportements alors que vous n'en avez pas objectivement les moyens
  • Vous êtes mené par le bout du nez par vos émotions (colère, frustration, tristesse, culpa- bilité, impuissance) qui décident à votre place de l’action/stratégie à mettre en place ;
  • Vous persistez à mettre beaucoup d’énergie et de moyens sur des axes où cela ne bouge pas ou peu, alors que vous sentez que cela vous épuise et vous démotive ;
  • Vous êtes fatigué, voire épuisé et questionnez la pertinence de continuer ;
=> Un seul point suffit à sortir de sa capacité d’action. et il n'est pas rare de les cumuler ;-(

Délimiter sa zone d'action

On navigue tous entre trois zones
  • celle que je contrôle entièrement
  • celle où j'ai une part d'emprise
  • celle je ne peux rien (c'est là que réside notre zone d'impuissance)
Tout ça prend une autre tournure dès qu'on passe en mode collectif => un enjeu !! Losqu'on cumule les zones d'emprise des membres d'un collectif, la zone où l'on ne peut rien diminue, diminue ;-))

Je choisis ma posture : résistant ou refusant ?

Le résistant dénonce un système, il se bat pour construire un autre idéal et il cherche à convaincre.
Le Refusant ne dénonce aucune idéologie, il ne cherche pas à convaincre et ne pense pas que son « refus » changera quoi que ce soit, mais il s’arrange pour ne pas obéir parce qu’instinctivement, humainement pour lui c’est insoutenable. Il prend moins de risque que le Résistant mais son refus est aussi essentiel car une tyrannie a besoin de bras et d’obéissants. Beaucoup de gens peuvent trouver une place dans ce portrait, l’image de l’engagé peut être impressionnante pour certains.
Il est essentiel d’accueillir tout le monde dans cette histoire. À chacun sa sensibilité.