Les freins au changement

Ils sont innombrables et s'enchevêtrent les uns aux autres pour former une toile dans laquelle nous sommes tous prisonniers ;-(
Mais les connaître permet d'entrevoir une piste de sortie...
Et puis rapellons-nous : réfléchir c'est déjà agir !

Le cerveau nous joue des tours (un génie au service d'un junkee)

Notre cerveau profond (reptilien) marche à la récompense, toujours plus forte !
Il est cablé en mode survie (trouver de l'info, se reproduire, manger quand il y a de la nourriture, gagner en prestige, penser le court terme).
Il y a 10 millions d'années, c'était super efficace (et ça l'est toujours) !
Sauf qu'entretemps, nous avons développé un cerveau préfrontal (le génie de la bande) hyper doué pour optimiser les processus, inventer, amplifier...
Et voilà que nous avons dans la tête un génie (capable d'inventer l'agriculture, connaissance, internet, armes...) qui travaille pour un junkee (car il est resté maître du jeu (en mode "je me contrôle pas trop). Les résultats sont pas terribles.
=> https://www.youtube.com/watch?v=jrdLIRh3na0&feature=youtu.be

La peur et la culpabilité paralysent

Homo sapiens est un animal peureux. Il a peur de changer, peur de l'inconnu, d'un avenir incertain, peur de ne pas y arriver. Alors quand on a peur on ne peut rien envisager. La peur se loge de notre cerveau reptilien. Elle provoque invariablement 3 attitudes :
  • l'immobilisme la peur tétanise elle ne fait pas avancer
  • l'attaque
  • la fuite
Quand on y ajoute le sentiment de culpabilité de "j'ai fui, j'ai attaqué, j'ai rien fait..." => terriiiibbble
=> https://soundcloud.com/presages-podcast/sandrine-roudaut-utopie-desobeissance-et-engagement (à partir de la minute 33)

La dissonance cognitive crispe

Entre ce que nous faisons et nos valeurs, il existe souvent (toujours) une certaine tension... Cette fameuse petite incohérence ;-)
Plus nos actes s'éloignent de nos valeurs, plus cette tension (ce sentiment de culpabilité) augmente et nous met très mal à l'aise. Cette tension c'est la dissonance cognitive.
Pour s'en sortir :
  • soit on modifie le comportement et on le (ré)aligne avec nos valeurs : pas toujours évident mais super (souvent utilisé en thérapie)
  • soit on tire et dézingue tout ceux qui revèlent, mettent en lumière notre incohérence (et souvent d'autant plus fort qu'on est convaincu des valeurs mais que nos gestes suivent pas trop)
  • soit on nie, on oublie car vivre avec cette tension au quotidien n'est pas possible (ou on fait diversion en ergotant sur des détails par exemple)
=> https://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive (jusque exemple)

Les habitudes sont ravageuses ou la sécurité de l'inconfort

Nous vivons dans une zone de confort. Elle est faite de nos routines quotidiennes, nos habitudes.
Qu'elle soit agréable ou désagréable, peu importe cette zone est confortable parce que nous la maîtrisons.
Parfois nous sortons de cette zone de confort pour aller dans des zones exploration mais qu'un blocage intervienne et c'est le retour précipité en zone de confort ;-)
il n'y a rien de plus puissant qu'une habitude.
=> https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/comportement/la-force-des-habitudes-8558.php
=> https://www.orygin.fr/coaching-management/poids-des-habitudes

Piège abscons et escalade d'engagement ou effet de gel

Trois méthodes d'auto-manipulation ravageuses quand il s'agit d'essayer de changer !
En gros, quand nous entreprenons quelque chose, il devient de plus en plus difficile de quitter le choix posé car nous avons le sentiment
  • de devoir défendre ce choix "librement posé"
  • d'avoir déjà tellement investi dans celui-ci que quand même
et ce en dépît de tout traitement rationnel (qui rend souvent son observation de l'extérieur assez "bizarre")
=> http://bernardsady.over-blog.com/article-la-manipulation-4-le-piege-abscons-51846605.html

La soumission librement consentie et importance de l'inconscient

Nous avons l'impression de poser nous-même nos choix sur base de critères réfléchis et rationnels.
Une quantité de biais cognitifs nous poussent inconsciemment vers des choix que nous pensons avoir choisi ;-)
Par ailleurs, notre inconscient (reptilien) prend souvent les décisions bien avant que notre conscience (frontal) ait pu interférer...
Résultat, nous passons une grande partie de notre temps à "rationnaliser" après coup les choix que nous n'avons pas (vraiment) posé (réfléchi)
Oui cette voiture est beaucoup plus grosse (surtout son look nous faisait craquer) mais en fait, tu sais, elle consomme que 4l de moins au 100 km !!
(il faut en moyenne 10 ans pour "rentabiliser écologiquement" cette diminution d'un 1 litre / 100 km => aie aie quand on remplace nos voitures tous les 4 ans, chaque nouvelle voiture creuse un trou écologique de 6 ans !!!)
=> http://1libertaire.free.fr/Soumission08.html

Humain, coopérateur conditionnel

Dans la société, on retrouve plusieurs types de coopérateurs :
  • Les altruistes : qqls %
  • Coopérateurs conditionnels : la majorité
  • Passagers clandestins (non coopérateurs) : qqls %
La majorité des gens sont coopérateurs conditionnels par “défaut” : Ils jouent collectifs ou respectent une règle quand les autres le font aussi. (contribution à l’impôt par exemple)
Les passagers clandestins ne posent pas souci quand ils ne sont que quelques % MAIS quand leur nombre tend à grandir (mauvaise animation, tendance à les tolérer ou à les accepter…) alors ils entraînent avec eux les coopérateurs conditionnels (très volatils).
=> https://www.cairn.info/revue-idees-economiques-et-sociales-2010-3-page-6.htm#

Paresse sociale et effet de groupe

Plus la taille du groupe est grande, plus les efforts individuels diminuent ;-(
Plus le groupe se comporte d'une certaine façon, plus nous sommes enclin à le suivre même si c'est "n'importe quoi !"
=> https://www.dailymotion.com/video/xdu71z ou https://www.youtube.com/watch?v=kiklt9OiH-Y&list=WL&index=39&t=0s
=> https://fr.wikipedia.org/wiki/Paresse_sociale
=> https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie-comportementale/la-psychologie-des-tire-au-flanc-8269.php

Impuissance : cachet anti-action

Le sentiment d'impuissance engendre le fatalisme et la capitulation. Comment peut-on se battre contre le politiquement correct contre tout un système
Et puis sérieusement, moi tout seul qu'est ce que ça change, et puis si les autres le font pas, et ben merde !
Ce sentiment d'impuissance est amplifiée par notre difficulté à naviguer entre l'individuel et le collectif. Nous ne sommes plus habitués à jouer collectif, et si nous le faisons, nous sommes vite qualifiés de bisounours avec dédain.

Quelques raisons de la résistance au changement

Source : @meliorate :
Une mauvaise compréhension du sens du changement – Si les collaborateurs ne comprennent pas les raisons du changement, vous pouvez vous attendre à des résistances. D’autant plus lorsque des personnes considèrent le modèle en place comme efficace, et ce depuis plus de 20 ans !

La peur de l’inconnu – C’est la raison la plus courante de la résistance au changement. Pour faire en sorte que vos équipes aillent de l’avant et changent leurs habitudes, mieux vaut qu’elles sentent que ce qui est vraiment dangereux, c’est de ne rien changer.

Le manque de compétences – Toute transformation, qu’elle soit organisationnelle, digitale, managériale, etc. nécessite une évolution dans les compétences, et tout le monde ne s’en sent pas capable. Pensez à mettre en place un programme d’acculturation afin de mettre tout vos collaborateurs à la page, pour que tout le monde « parle la même langue ».
La relation personnelle de chacun avec les anciennes manières de faire.

Le manque de confiance – Car les collaborateurs ne croient pas toujours en la capacité de l’entreprise à réussir le changement.

La conviction d’une mode passagère – Quand les équipes voient la volonté de transformer comme une mode, une tendance qui ne tardera pas à passer.

L’absence de consultation – Les individus résistent moins au changement quand ils y participent. Les collaborateurs aiment savoir et comprendre ce qu’il se passe. D’autant plus si leurs missions sont affectées par la transformation. Il est donc indispensable de les impliquer, de leur demander leur feedback, de réaliser des enquêtes, etc.

Une mauvaise communication – Car mieux vaut communiquer un peu trop, que pas assez…

La rupture de la routine – Nous aimons notre zone de confort. Elle est sécurisante. La résistance au changement représente donc un comportement naturel devant une mise en danger.

La saturation – Ne prenez pas le fait de se conformer aux règles pour de l’acceptation. Et ne prenez pas l’acceptation pour de l’engagement. Parfois, les collaborateurs saturent face aux changements incessants, et se résignent. S’ils acceptent de se conformer à vos demandes, ils ne sont donc pas motivés pour autant.

Le changement de statu quo – La résistance au changement peut venir d’une perception relative du changement. Si l’on considère que le changement amènera à une situation dégradée, ou s’il nous fera perdre nos avantages, alors il va engendrer du ressentiment et un vrai manque d’engagement.

L’absence de récompense – Quand les bénéfices et les récompenses pour soutenir le changement ne sont pas perçus comme aussi avantageux que les difficultés à surmonter.