L'entraide spontanée des humains

Le modèle théorique de l'humain rationnel et égoïste ne correspond pas du tout à la réalité. De nombreux jeux dit "du bien public" le montrent clairement.
Lorsqu'on inhibe le raisonnement (par le stress, la pression, les catastrophes...) le nombre et l'intensité des comportements prosociaux augmentent (c'est l'inverse quand on force les gens à réfléchir, ils deviennent alors plus égoïstes !)

Les jeux de type "bien public"

Ce sont des jeux qui visent à tester le comportement altruiste des humains.

Le jeu du bien commun

On réunit des participants en petits groupes. Chaque joueur reçoit une somme d'argent. Les joueurs peuvent contribuer à un pot commun qui se trouve au milieu.
À chaque tour, les chercheurs prélèvent le contenu du pot commun, double la somme et la redistribuent à l'ensemble du groupe à part égale quelque soit le niveau de participation de chacun.
Ainsi, si tout le monde participe au pot commun, chacun double sa mise.
Si peu de joueurs participent, tout le monde gagne un peu, mais ceux qui ont cru au collectif en sortent perdants... et les égoïstes ou les prudents en sortent gagnants.
Si les humains se comportaient comme des homo economicus, on peut prédire qu'ils ne participeraient pas au pot commun car ils auraient compris qu'ils peuvent y perdre. Ils préféreraient garder leur mise en attendant que les bonnes poires remplissent le pot.
Ce n'est pas du tout ce qui est observé.
En moyenne, les joueurs placent spontanément la moitié de leur argent dans le pot commun même quand ils ne se connaissent pas entre-eux.

Le jeu : le dilemme du prisonnier


Plus d'infos :

Les comportements prosociaux observés un peu partout sur le globe (à des degrés divers) peuvent s'expliquer en partie par l'épigénétique. L'expression de nos comportements est le résultat de nos gènes ET de l'environnement dans lequel nous baignons.
Les gênes sont "le répertoire des possibles" et chaque possible ne devient réalité qu'en fonction de l'environnement dans lequel il s'exprime.
Ainsi, il est attesté que l'expression de certains comportements coopératifs n'est dû qu'à 10 à 30 % du baguage génétique (donc 90 à 70% en lien avec l'environnement).

NB : c'est grâce à ce mécanisme que la culture s'imprime dans notre biologie de génération en génération. il faut dépasser le concept d'inné et d'acquis.

Nous avons donc la faculté de changer progressivement de comportements sociaux en fonction des expériences de vie. Nous pouvons devenir des "serial-altruistes" lorsque notre environnement devient altruiste !
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Ce mécanisme est renforcé par certaines connexions neuronales (observés lors d'expériences en IRM)
  • coopérer active les aires du cerveau impliqués dans la récompense
  • voir des comportements équitables active les aires du cerveau impliqués dans la récompense
  • voir des comportements de non coopération active les aires du cerveau liées au sentiment de dégoût !

L'entraide et la générosité font non seulement du bien au moral mais renforcent le sentiment de bonheur.