Gérer le cadre

Il est bien plus efficace de passer régulièrement du temps à travailler pour redéfinir sa membrane que de laisser les choses se faire tout seul, ou de faire semblant d'ignorer le problème.


Tous les oiseaux d'eau vous le confirmeront, un entretien de tous les instants est nécessaire pour garder un outil de travail efficace et protecteur vis-à-vis des dégâts de l'eau froide ;-)
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Selon vous ?

Rendre visible

Le cadre de confiance est un document important du collectif, pas juste un travail "à faire" puis à ranger dans un tiroir.
Une fois posé, ce cadre doit rester visible aux yeux de tous, il est "l'ombre du futur" du collectif. Les yeux qui, posés sur nous, incitent chacun à le respecter pour maintenir notre réputation dans le groupe (et limite de ce fait, le recours aux "punitions").
On peut l'afficher dans le local (en travaillant sa forme), on peut le rendre visible dès l'ouverture du site web du collectif.
En tout cas, il doit
  • être facilement trouvable par les membres ET par ceux qui rejoignent le collectif (voir plus bas)
  • indiquer la procédure à suivre pour demander sa modification
  • indiquer la date de création et de dernière révision

Reconvoquer

Pour alléger un cadre existant ou l'ajuster à la maturité du groupe, ou encore pour inclure les nouveaux ou justifier des départs

Et on fait comment avec ceux qui nous rejoignent ?

La façon dont on entre dans un groupe fait très rarement l'objet d'une réflexion approfondie.
Souvent, les nouvelles personnes doivent se débrouiller et apprendre par elle-même toutes une série d'histoires et de pratiques liées au passé.
Elles ne sont pas toujours accueillies et le potentiel de "perturbations" qu'elles représentent pour le groupe n'est pas évalué.
Le simple fait d'être de bonne volonté ne suffit pas. C'est ainsi que l'on voit des groupe déjà formé, avec un parcours significatif, reprendre à zéro des discussions, des propositions, sous prétexte de permettre aux nouveaux de s'exprimer. Le groupe commence alors à tourner en rond et les bonnes volontés s’épuisent.
La cadre de confiance doit être présenté à chaque nouvel arrivant (non comme un doc à signer avant de pouvoir faire quelque chose mais comme un doc à parcourir pour saisir dans quoi on joue et quelles sont les règles en vigueur). Cette fonction d'accueil est à instituer dans le collectif.
Si un support web existe, on peut (doit) prévoir un parcours d'accueil incluant entre autre le cadre de confiance. Ceci permettant aussi aux personnes qui découvrent le projet par elle-même de comprendre les enjeux.

Ainsi tout le monde reste en phase, les nouveaux se sentent inclus et la raison d'être du groupe peut évoluer, lui permettant de s'adapter à son environnement.

Et avec ceux qui partent ?

Les mêmes remarques valent pour les sortants. Lorsqu'un membre quitte le groupe, c'est parfois tout juste si cela est évoqué par les membres restants. Trop rarement les groupes s'interrogent sur les messages liés à des départs.

Chaque départ peut être pour le collectif l'objet d'une discussion autour du cadre de confiance pour voir entre-nous (à minima), et avec le sortant (si possible) ce qui dans le cadre de confiance a "raté". Souvent, le départ n'est pas lié à celui-ci mais le confirmer peut être une bonne idée...

La situation est encore plus difficile dans le cas d'une exclusion. Certe rare mais combien traumatisante, une exclusion peut, faute d'avoir suivi des règles et des processus clairs et conforme à son éthique, faire sombrer le collectif.
Là, il n'y a pas d'alternatives => un passage par le cadre de confiance est nécessaire pour "justifier l'exclusion" et une étape de revalidation est essentielle.

Gérer les entrées et les sorties au sein d'un groupe, c'est apprendre à définir son identité, c'est apprendre à respirer, c'est apprendre à vivre. Là aussi il faut s'éloigner de la naïve ouverture sans conditions, autant que de l'élitiste sélection des membres.

Prévoir les phases de révision

Comme un oiseau entretient son plumage, une membrane s'entretient, se révise.
Cette phase doit être instituée pour ne pas être oubliée dans le feu de l'action.
Mal entretenu, ce cadre ne se rappellera à tous que dans les moments de crise. Les risques sont grands alors de voir arriver des discussions de "peaufinage" ou de "mauvaise compréhension" pour justifier le comportement inadéquat.

Revenir régulièrement (sans exagérer) sur le cadre de confiance permet :
  • de le rappeler à tous, de relancer "l'ombre du futur ;-)"
  • de redonner à chacun une part de responsabilité autour de ce cadre (co-gestion)
  • d'affiner les termes si besoin lorsque tout va bien (c'est beaucoup plus facile que lorsqu'on s'engueule)
  • de faire évoluer celui-ci sur base du nouveau contexte du collectif (l'environnement change en permanence...)
  • de ritualiser ces étapes importantes de feed-back, de rétrospectives (à décliner ailleurs dans le collectif)
  • de rappeler la procédure de révision de celui-ci en dehors des phases de révision "classiques"

La fréquence dépendra beaucoup des collectifs et de l'ambiance qui s'y dégage NÉANMOINS :
  • mieux vaut trop que pas assez ;-)
  • une fois l'an à minima (ça paraît trop peu)
  • on peut essayer de travailler la forme de cette révision pour que ce soit sympa (voire rapide) histoire que ce soit pas chiant à vivre

Que faire en cas de non respect ?