L'animation : apprendre à "être ensemble"


La plupart du temps, les groupes n'accordent pas une grande importance aux processus d'animation pendant les rencontres.

Les deux attitudes les plus courantes sont :
  • présupposer que celui qui organise ou reçoit anime la rencontre ("laisser-faire")
  • s'il y a enjeu, organiser l'animation autour de la distribution de la parole (via un tiers parfois)

Or, les rencontres sont (devraient être) les moments les plus forts du collectif.

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Agir avec le plaisir et la joie comme moteur

Une nécessité s'impose de plus en plus : nous allons devoir changer de moteur pour agir. Remplacer la souffrance et le sacrifice (que l'on s'impose ou qu'on impose) par le plaisir et la réalisation de soi au service d'un but collectif.
Un groupe qui ne génère pas du plaisir et de la joie est condamné à brève échéance.
Les groupes qui fonctionnent avec les principes de la joie se disent systématiquement rechargés et ré-enthousiasmés après les séances collectives qui conjugent humour, vision, rêve et action. Faire de la joie et du plaisir d'être ensemble un moteur de l'action, c'est déjà commencer à réenchanter le monde. Et la joie n'empêche pas le sérieux, ni la gravité, ni le désaccord, ni l'efficacité !

Nos rencontres doivent être des moments "reboostants"

L'idéal (à travailler donc car ce n'est pas "automatique") est
  • d'en sortir avec plus d'énergie qu'en entrant
  • d'en sortir avec le sentiment d'avoir appris quelque chose (soit sur le contenu, soit sur des méthodes)
  • d'en sortir avec le sentiment de faire partie d'un tout plus grand (un collectif)
  • et si possible d'avoir été utile au collectif, à la cause...
Les rencontres en présence ne devraient pas être réservées à la résolution exclusive des "problèmes".
C'est évidemment une bonne idée de chercher à les résoudre en présence
MAIS quand nos rencontres ne servent qu'à résoudre des problèmes, que l'on sait que l'on risque d'en sortir fatigué.e, énervé.e...
Il n'est pas certain qu'on fasse salle comble la prochaine fois ;-("
Quoiqu'il en soit, la façon de faire nos rencontres change radicalement :
  • ce qui est produit
  • ce qui est ressenti

L'animation des rencontres est donc un incontournable pour des collectifs vivants.
Les besoins les plus couramment exprimés dans les projets collectifs sont :
  • à titre individuel : être respecté, considéré, nourri, ne plus être manipulé, pouvoir vraiment participer
  • à titre collectif : expérimenter de nouveaux processus qui garantissent le respect de chacun, tester de nouveaux rapports au pouvoir, être efficace dans l'opérationnel.

Plus de 90% des projets de « collectifs » échouent dès les premières années. Parmi ceux qui se concrétisent, quelques pour-cent seulement survivent plus de cinq ans. Le soin de la vie commune est une caractéristique précieuse que partagent les collectifs qui réussissent.