Je suis le changement

On ne peut pas changer les gens. On peut juste leur montrer un chemin, puis leur donner envie de l’emprunter. Laurent Gounelle

A priori, sur moi, j'ai un peu de maîtrise ;-) (et comme les humains sont imitateurs) Alors débutons par là et voyons comment susciter le changement en douceur et comment me préserver dans cette longue aventure...

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Je clarifie mon intention et la motivation qui est derrière

On ne peut défendre les plus belles causes sans utopies. Les édulcorées "transitions", exhortations au "changement" n’offrent pas de perspective, pas de désir, de joie, donc aucune puissance de réalisation(1). Pour s’autoriser à imaginer un nouveau monde nous devons partir de ce que nous voulons, planter nos yeux dans le futur, rêver l’inimaginable et ne pas se contenter d’ajustements. Le militant rationnel n’existe pas : il agit parce qu’il est touché.

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Souvenez-vous aussi que l’on passe plus de temps à cheminer qu’à être arrivé. Mettre toute sa vitalité et sa joie dans une future réussite, et ne trouver ni joie ni vitalité tout au long du chemin qui y mène doit être un signal d’alarme que vous n’êtes pas dans votre élan vital. Il faut peut-être revoir votre manière de travailler.

je suis le changement que je veux voir venir : ok ! càd ? ;-)
En solo pour y réfléchir et le noter quelque part pour vous même.

Quelles sont les motivations qui portent mon envie de changement ?

Pour chaque motivation, quelle que soit sa nature émotionnelle ou non, voyez si elle est :
  • pérenne ou fluctuante : pour porter l’action sur le long terme, la motivation doit résister au temps et être disponible à chaque instant ou presque (on ne va pas se mettre la pression non plus!) Disponible c’est-à-dire qu’en cas de problème, vous pouvez garder le cap de l’action, et que les aléas ne font pas disparaître votre motivation ni ne démobilisent votre énergie d’action, ou bien seulement très temporairement.
  • puissante ou fragile : cette motivation doit vous permettre d’affronter les aléas et inconforts, les remises question de l'importance de tout ça.
  • communicative ou repoussoir pour les autres : On suit en général quelqu’un dans l’action parce qu’il est enthousiaste. Mais sans excés sinon ça énerve...

(1) : Si Martin Luther King avait demandé la ségrégation "responsable", les Noirs auraient-ils eu le droit de s’asseoir les jours pairs dans le bus? Les abolitionnistes se seraient-ils réjouis d’une "transition" esclavagiste, de coups de fouet divisés par deux? Dès le départ, ils ont exigé la dignité radicale. Pourtant, tout le système économique et social de l’époque tenait par l’esclavage. Utopistes, les abolitionnistes ont cru en la noblesse de l’humanité. C’est ainsi qu’ils ont bouleversé le cours des choses.

J'arrête de convaincre

Difficile d’échapper à ce réflexe quand on veut faire connaître et... qu’on est passionné par le sujet.
Pourtant, nous fonctionnons souvent en miroir ou en opposition. Par exemple, face à de l’agressivité, nous devenons agressif ou au contraire nous battons en retraite, alors qu’il existe d’autres postures intermédiaires plus efficaces.

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Très souvent aussi, face à des arguments contraires, nous cherchons à « convaincre », déclenchant alors de belles parties de joutes verbales et au final pas grand changement ;-(
La stratégie est rarement fructueuse, car elle a un défaut : elle ne tient pas ou peu compte de nos interlocuteurs, de ce qu’ils sont en train de vivre en nous écoutant, de ce que cela construit ou déconstruit dans leurs certitudes, habitudes, conforts, croyances, etc.
Or, on apprécie tou.tess d’être écouté.e, pris en compte, en considération, même lorsque l’on n’est pas d’accord. Quand l’autre se sent écouté, il accepte mieux de nous écouter. Dans cette espace d’écoute il est possible d’échanger de profonds désaccords sans se quereller, et même de trouver un espace où les désaccords se rencontrent (ou bien de simplement constater qu’on ne peut pas travailler ensemble en l'état – ce qui n’est pas un échec, mais un constat). Nos échanges doivent donc trouver d’autres chemins que celui de « convaincre».

Ajout 2023 (à questionner) : Démonter de fausses croyances demande beaucoup d'efforts
On essaie de le faire en apportant des contre-arguments, des faits chiffrés. Le plus souvent sans résultats.
Des études en neurosciences expliquent pourquoi ça ne fonctionne pas et comment le faire autrement.
Nous possédons tous un "système de détection des erreurs de prédiction". C'est comme ça que nous faisons évouluer nos certitudes. On prédit que ça devrait arriver sur base de nos croyances et si nos prédictions ne sont pas conformes à ce que nous observons, notre cerveau nous alerte et nous adaptons notre vision des choses (c'est globalement un mécanisme de survie).
Pour faire évoluer les visions, mieux vaut alors demander aux personnes de faire une prédiction concrète découlant de leur croyance et de les confronter ensuite aux faits réels. Ce processus "sans argumentation extérieure" les amène à changer de vision avec beaucoup plus d'efficacité que la simple action de leur présenter des faits chiffrés.
Source / Cerveau et psycho : janv 2022

Je quitte la posture d'expert

En général, nous savons quoi changer et comment le faire, mais nous ne savons pas toujours accompagner nos collègues de là où ils sont à là où nous aimerions qu'ils aillent. Car entre ce point A et ce point B, il existe un processus, des étapes qui touchent beaucoup plus à la psychologie, à l’émotionnel, à la sociologie, à la culture et à l’éducatif, bref à l’humain, qu’à la technique, à l'expertise.

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Être un expert-accompagnant c’est savoir jongler entre les moments où notre expertise est nécessaire et les moments où c’est notre écoute qui l’est.

La connaissance des nouveaux comportements, techniques et procédures est bien sûr impérative, mais elle peut devenir un frein :
  • Si elle est trop éloignée de la vision du monde de notre interlocuteur et la heurte ou la confronte dans ses croyances, ses habitudes, ses valeurs sociales à l’origine de ses comportements ;
  • S’il n’y a pas suffisamment d’espace ni d’accueil pour la réalité de la personne : son idée du sujet, sa perception des enjeux, ses réactions émotionnelles et fonctionnelles face à ces enjeux, ses besoins et envies plus ou moins conscients, ses limites et résistances ;
  • Et s’il n’y a donc pas ou peu de co-construction possible du contenu et des étapes de la démarche accompagnée.
L'idée est donc plutôt d’adopter une posture d’expert- accompagnant. Il quitte la posture de « sachant » pour permettre à ses interlocuteurs de s’approprier la démarche personnellement et de s’y investir sur des bases qui sont les siennes, et qui sont donc plus pérennes et solides que toutes autres.
Une posture d’équilibriste, car notre expertise reste nécessaire.

Observer sa posture. Êtes-vous plutôt expert ou expert-accompagnant ?

Vous êtes expert si :

  • Tout est planifié, des objectifs aux résultats à obtenir, en passant par les étapes à franchir pour y parvenir.
  • Vous avez déjà des réponses à donner alors que vous n’avez pas encore demandé à votre interlocuteur ce qu’il voulait.
  • Vous considérez que les aspects psycho-socio- culturels appartiennent à la vie privée et qu’ils restent à la porte du monde professionnel.
  • Vous considérez que les résistances au chan-gement se résolvent par toujours plus de propositions techniques, d’organisation et de conduite du changement.
  • Vous considérez que seuls les experts comme vous détiennent les réponses aux questions et problématiques posées par votre interlocuteur.
  • Votre interlocuteur n’a pas pris son autonomie dans la démarche au fil du temps ni en fin de mission et reste dépendant de vos conseils.

Vous êtes expert-accompagnant si :

  • Vous venez avec l’esprit libre de toute planification du chemin qu’il reste à parcourir : vos aspirations et exigences sont intactes (elles sont votre moteur), mais vous êtes disposé à co-créer de bout en bout la démarche avec votre interlocuteur.
  • Vous commencez toujours par poser cette question : « quel est votre objectif et le/les résultats que vous attendez de notre partenariat? » et vous ne proposez rien tant que cela n’est pas parfaitement clair et sans ambivalence.
  • Vous considérez que l’écoute de votre interlocuteur et la qualité de la relation peuvent résoudre de nombreux problèmes.
  • Vous considérez que les résistances psycho-socio-culturelles au changement sont un élément majeur à prendre en compte dans votre mission et l’accompagnement de votre interlocuteur.
  • Vous êtes capable d’entendre, de comprendre, d’aider à clarifier et d’accompagner les résistances plus ou moins clairement exprimées par votre interlocuteur. Et vous consacrez du temps à aider votre interlocuteur à les identifier et à les clarifier.
  • Vous considérez votre interlocuteur comme un partenaire, excellent expert de son métier ou de son domaine personnel et capable de trouver en lui-même la solution la plus adaptée à ses problèmes.

J'arrête de croire que l'information suffira

L'information ne fait pas changer les comportements et pourtant c'est l'outil le plus utilisé depuis 40 ans pour faire changer les comportements ;-)

Bien entendu, l’information reste utile, car si elle ne fait pas changer, elle accompagne un changement déjà en cours, et elle le fera différemment selon où la personne se situe dans le processus de changement.

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Le risque est d'être pris dans une escalade d'engagement, un piège abscon.
Puisque nous passons (avons passé) notre temps à informer en supposant que c'était une bonne idée pour modifier les comportements, faire demi-tour devient de plus en plus compliqué car ce serait un aveu d'échec (ou une perte d'argent déjà investi) => un gros classique dans le domaine environnementale :-)

Et si on réfléchissait au piège abscon ?

Suis je dans un piège abscon ?

  • si cela fait longtemps que vous êtes investi = vigilance
  • si votre objectif est flou = vigilance
  • si vous n'avez pas l'impression d'avancer vraiment vers cet objectif = vigilance
  • si vous poursuivez vos actions en préssentant que ce sera comme d'habitude sans grand effet mais bon pour rester cohérent = vous y êtes pleinement ;-)
  • si vous ne vous êtes fixés aucune limite de temps, d'énergie ou d'argent (nombre de tentatives) = grosse vigilance
  • si vous ne faites jamais de pause pour regarder dans le rétro et voir si les "investissements" sont à la hauteur des résultats = vigilance
  • si vous faites cette rétrospective seul = grosse vigilance
  • si malgré le constat amer, vous persistez, allez disons encore un coup pour voir = vous y êtes pleinement
Et vous, vous pensez qu'on peut s'en sortir comment d'un piège abscon (ou escalade d'engagement) ?

Je dépose mes peurs et fixe mes limites

L’activisme permet de déposer ses peurs, il donne du sens à nos vies. On prend confiance en soi, en nous tous, c’est jouissif, souvent joyeux, pour peu qu’on soit indulgent, patient, concentré. Et si parfois on peut avoir besoin de retourner en zone de confort, c’est humain !
Notre capacité d’action a pour base première la responsabilité, qui signifie « répondre de la chose » (res en latin). En d’autres termes, nous ne pouvons être responsable que de ce sur quoi nous avons une marge de manœuvre. Alors prenons aussi le temps de la définir... cette zone.

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Déposer ses peurs

J'ai peur de quoi si ça change pas ? => pourquoi => pourquoi => pourquoi => pourquoi => pourquoi

Délimiter sa capacité d’action

Le premier critère est quantitatif : on agit dans la limite de ses possibilités (moyens, énergie, temps, capacités physiques et psychologiques).
Le second critère est qualitatif : au cœur même de notre mission, il y a une façon de faire qui n’appartient qu’à nous, à notre créativité et à l’expression de nous-même. S’il y a parfois des contraintes et limites dans un métier, c’est aussi un espace d’expérimentation et de créativité. Souvent nos plans d'actions manquent d’élan, d’envie et de plaisir. Il est urgent d’aller aussi là où est notre envie, notre élan créatif, notre intuition première, là où dès lors nous parviendrons à mobiliser le plus facilement notre énergie et les autres, car nous seront passionnés et donc passionnants ! C’est là que nous sommes le meilleur, le plus performant et... le plus résistants aux aléas quotidiens.

Vous êtes dedans quand (cumulatif) :

  • Vous êtes en accord avec vos envies, vos élans, votre créativité ;
  • Vous êtes en accord avec vos valeurs, le sens que vous donnez à votre mission ;
  • Vous êtes heureux en agissant ;
  • Vous tenez compte de vos capacités et limites (face aux enjeux et face à une situation don- née) : compétences, capacités physiques, équilibre de vie ;
  • Vous tenez compte des capacités et limites des autres
  • Vous tenez compte de l’émergent, c’est-à-dire de chaque évolution de la situation, et vous y adaptez ;
  • Vous mettez toute votre énergie et vos moyens là où vous sentez que cela répond ;
  • Le sentiment d’impuissance ne vous décentre pas, ou pas longtemps, car vous l’acceptez comme normal ;
  • Au final, vous êtes tranquille avec ce qui est, vous faites ce que vous avez à faire avec les moyens à disposition.
=> Chaque point est un axe de progrès. Investir un axe est déjà un acquis. Les autres suivront.

Vous êtes dehors quand (non cumulatif) :

  • Vous êtes submergé en permanence ou très souvent par la situation ;
  • Vous vous éparpillez dans l’action ;
  • L’action vous ennuie, ou vous tend, en tout cas il n’y a pas de joie;
  • La moindre information négative vous met dans l’inaction ou vous démotive ; OU au contraire, vous hyper-réagissez ou hyper- agissez pour être certain d’avoir un peu d’impact sur le réel ;
  • Vous dépassez le cadre de votre mission pour agir à plus grande échelle et obtenir plus de changement des comportements alors que vous n'en avez pas objectivement les moyens
  • Vous êtes mené par le bout du nez par vos émotions (colère, frustration, tristesse, culpa- bilité, impuissance) qui décident à votre place de l’action/stratégie à mettre en place ;
  • Vous persistez à mettre beaucoup d’énergie et de moyens sur des axes où cela ne bouge pas ou peu, alors que vous sentez que cela vous épuise et vous démotive ;
  • Vous êtes fatigué, voire épuisé et questionnez la pertinence de continuer ;
=> Un seul point suffit à sortir de sa capacité d’action. et il n'est pas rare de les cumuler ;-(

Délimiter sa zone d'action

On navigue tous entre trois zones
  • celle que je contrôle entièrement
  • celle où j'ai une part d'emprise
  • celle je ne peux rien (c'est là que réside notre zone d'impuissance)
Tout ça prend une autre tournure dès qu'on passe en mode collectif => un enjeu !! Losqu'on cumule les zones d'emprise des membres d'un collectif, la zone où l'on ne peut rien diminue, diminue ;-))

Je choisis ma posture : résistant ou refusant ?

Le résistant dénonce un système, il se bat pour construire un autre idéal et il cherche à convaincre.
Le Refusant ne dénonce aucune idéologie, il ne cherche pas à convaincre et ne pense pas que son « refus » changera quoi que ce soit, mais il s’arrange pour ne pas obéir parce qu’instinctivement, humainement pour lui c’est insoutenable. Il prend moins de risque que le Résistant mais son refus est aussi essentiel car une tyrannie a besoin de bras et d’obéissants. Beaucoup de gens peuvent trouver une place dans ce portrait, l’image de l’engagé peut être impressionnante pour certains.
Il est essentiel d’accueillir tout le monde dans cette histoire. À chacun sa sensibilité.

J'apprends à me faire confiance, à parler authentique

Sans la confiance, rien n'est possible, avec elle tout le devient !

Et encore plus quand on cumule la confiance des membres d'un collectif, les limites sautent : tout devient possible !
S'accorder bienveillance et respect de ses besoins permet de reprendre confiance, d'être plus à l'aise pour parler "vrai" et assumer sa responsabilité.

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Devenir adulte, se faire confiance, c'est arrêter des chercher des coupables ou de se culpabiliser d'une situation.
Reconnaissons que chacun dans ses actes a un impact sur ce qui l'entoure, sans y mettre aucune moralisation. Juste un impact, un effet.
Ainsi, nous acceptons notre part de responsabilité individuelle et de ce fait notre influence sur les choses.
Si j'accepte ma responsabilité, je prends conscience que je peux avoir un impact sur ce qui m'entoure. En confiance, je peux agir !
Si j'accepte de me trouver quelques qualités, de me faire confiance, j'ouvre des portes d'actions
  • A VOUS => et si vous rédigiez un KasalA pour affimer vos qualités ?

La bienveillance


Les émotions


L'estime de soi


L'échec



Parler authentique

voir https://www.universitedepaix.org/3-conseils-essentiels-si-vous-voulez-communiquer-de-maniere-assertive

J'accepte mon impuissance

Retrouver son élan demande d’accepter d’une part notre (relative) impuissance, face aux freins, aux changements et à toute situation qui ne nous convient pas et d’autre part nos propres limites, à savoir ce que dit notre corps, ce que dit notre état d’épuisement. C’est un vrai processus, qui demande de renoncer à son désir d’être tout-puissant même pour une cause que l’on estime juste.
Se regarder, se décrypter permet aussi de sentir là où ça "chauffe" et où il est peut-être nécessaire d'adapter la stratégie.


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Accepter son impuissance ;-)

« La réalité (que les gens ne puissent pas changer plus que ça) est difficile à accepter, à supporter, alors cela nous pousse à un certain aveuglement vis-à-vis du réel », explique l’éco-psychologue Marie Romanens. « L’épuisement qu’on peut ressentir parfois vient du fait que l’ambition qu’on se donne est disproportionnée par rapport au réel, c’est-à-dire à la capacité réelle de changer de nos interlocuteurs. Lorsqu’on ne tient pas suffisamment compte du réel, c’est que l’on a du mal à le voir et/ou à l’accepter tel qu’il est ».
Si pour certains le sentiment d’impuissance conduit à l’inaction, l’inertie, « une autre réponse classique est d’aller dans la toute-puissance », explique Marie Romanens. « On va chercher (notamment par l’hyper-action) à reprendre le contrôle sur une situation qu’on ne maîtrise pas.
Or, comme cette situation n’est pas maîtrisable, c’est le début d’une course sans fin vers le toujours plus d’action. Une stratégie de « fuite en avant » vouée à l’échec et très angoissante. Dans ce cas, on ne tient pas compte de nos propres limites physiques et psychiques. Et plus la situation résiste, et plus nous entrons dans la surenchère et la lutte.

« Cette reconnaissance d'impuissance nous conduit à ralentir notre rythme et à faire des choix d’action et de modes d’action plus créatifs et plus en accord avec notre personnalité et nos besoins », poursuit Marie Romanens. On va avancer moins, moins vite peut-être, mais ce sera solide et pérenne. Cela va se faire en étant moins dans le besoin de convaincre l’autre, mais au contraire plus dans l’écoute de l’autre et de soi. Nous ne sommes alors plus en guerre avec le monde ou avec nous-mêmes.

Comment ça chauffe en moi quand ça résiste ou que je me sens impuissant.e ?

  • Observez vos « habitudes réactionnelles » – nous avons tous un mode réactionnel personnel face aux résistances de nos interlocuteurs. Pour le connaître, remémorez-vous plusieurs moments d’échanges où vos interlocuteurs ont exprimé leur résistance à passer à l’action, à suivre votre proposition, à changer, etc. Puis notez la façon dont vous avez réagi. (émotions, envie de passer à l’action, envie de tout laisser tomber, envie d’en découdre avec le monde, envie de pleurer, de crier, de poser une bombe, impression d’être dépassé, en colère.)
  • Cette ou ces réactions identifiées sont-elles satisfaisantes ? Vous ont-elles permis de résoudre la difficulté, d’aider l’autre à passer à l’action ou à changer le comportement voulu ?
  • Si ce n’est pas le cas, réfléchissez pour chaque cas à la façon dont vous auriez aimé réagir et/ou à la réaction qui vous semble plus adaptée pour vraiment accompagner votre interlocuteur.

Observer ses propres contradictions pour voir comment ça chauffe en "eux" ;-)

Testons cela sur un comportement que vous désirez ardemment changer chez vous mais qui "résiste"
C'est quoi qui vous empêche de vraiment mettre vos actes en accord avec vos convictions (vous, les autres) ?
Et si vous y êtes parvenu (un peu, beaucoup) est ce vraiment la conviction affichée qui vous a fait changer ou une autre moins évidente au départ.

Accepter aussi que malgré mon impuissance, il y a des choses qui changent en bien !

On se focalise souvent sur ce qui ne fonctionne pas, jusqu’à en oublier tout ce qui fonctionne bien et mérite autant voir plus d’attention et d’investissement.
  • => A VOUS le pouvoir du carnet de gratitude : Faites la liste de tout ce qui a changé en bien autour de vous (chez vous) ces trois derniers mois par exemple.

Je me préserve et organise mes lieux d'optimisme

Vouloir changer les situations est épuisant et contribue de ce fait à alimenter sans cesse notre propre sentiment d’impuissance et d’échec.

Et si vouloir le changement n'est plus que frustration alors...
Il nous faut nourrir les racines de notre engagement, prévoir des zones de repli "douces et ressourcantes"
et rire aussi ;-) de tout ça > http://make-everything-ok.com
ou respirer ;-) https://breathemachine.com

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Contrairement aux idées reçues, abandonner la volonté de changer l’autre ou la situation n’enlève rien à notre puissance d’action, bien au contraire, cela libère l’espace de changement de nos interlocuteurs, mais aussi, cela libère notre propre créativité et capacité d’action. Libre des tensions créées par ce type de motivations irréalistes, nous devenons plus réceptifs, plus intuitifs et plus créatifs.

Elles sont où vos zones de repli ?

En solo : listez vos lieux d'optimisme : les personnes, les livres, les endroits, les choses, les projets qui vous reboostent
Collectivement : Créons un recueil de citations qui font du bien ;-)

J'apprends à poser les choses autrement

A devenir crapaud fou :-) ?
Nous possédons tous une puissante mémoire reproductrice, qui nous pousse à répéter sans cesse des actes qui ne conviennent pourtant pas ou plus.
Pour aller vers un imaginaire transformateur, il faut déjouer cette mémoire à l’origine de nos habitudes et de nos répétitions. En créant, en innovant, en essayant, on peut faire évoluer les façons de penser, d’envisager et d’utiliser le monde, pour faciliter le premier pas.

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