Pourquoi un cadre de confiance ?

Les groupes d'individus, quelle que soit leur taille, possèdent aussi des membranes, immatérielles, qui fonctionnent selon les mêmes principes et qui se constituent de l'intérieur.
Cette membrane permet de créer au sein du groupe un sentiment de sécurité, indispensable pour pouvoir laisser s'exprimer chacun des individus qui le composent.
Si la membrane est bien faite, si tout le monde a intégré le code de conduite du groupe, l'objectif commun partagé alors, chacun peut voir l'autre comme un allié.

La force de cohésion d'un groupe est notamment liée à la qualité de sa membrane.

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Pas de cadre

Lorsqu'il s'agit de mettre en place un collectif, on a paradoxalement l'habitude de faire confiance à notre intuition, au naturel, alors que tout cela demande au contraire une connaissance fine des mécanismes qui sont en jeu. L'instauration d'un cadre fait partie de ces mécanismes qui permettent à l'entraide d'apparaître.
Sans cadre, pas de confiance possible (en tout cas sur le moyen et long terme). Dès la fin des premiers moments "de grâce", l'absence de cadre empêchera le groupe de gérer correctement les "soucis" qui immanquablement arriveront. Chacun se reconstruira dans l'urgence une petite membrane de sécurité personnelle et s'en sera terminé de l'entraide et de la coopération. Ceci marquera plus que certainement, la mort du groupe (sous cette forme)

Cadre mal défini

Avec un cadre mais mal défini, le risque est de voir s'exprimer des plaintes de la part de ceux qui ne l'acceptent pas comme tel, des remarques, voir des actes de sabotage ou de boycott, ce qui met en danger le sentiment de sécurité du groupe.
Les règles permettront à l'action collective d'avoir lieu, à la fois en stabilisant la coopération et en encadrant la compétition et l'égoïsme.
Sans règles partagées et clairement définies, une véritable entraide généralisée entre les membres d'un groupe a peu de chances d'émerger, et seuls apparaîtront des actes d'altruisme spontanés et quelques relations entre pairs.

Trop de cadre

Ça on a déjà en entreprise, c'est bon ;-)
Un cadre doit être protecteur sans être trop contraignant, quand il est trop "dur", quand il dicte tout, prévoit tout, il enferme et coupe les élans.
Si on ne peut se définir, il est compliqué d'expliquer qui nous sommes et ce que nous faisons. Mais aussi et surtout quelles sont nos valeurs et donc nos limites. Le cadre c'est donc la zone dans laquelle le collectif est lui-même et dans laquelle il "défend" un certains nombre de valeurs et intentions. Non pas qu'elles soient figées mais bien qu'elles fondent en ce moment le collectif et qu'il faudra un travail profond pour en changer.
Un collectif qui n'échange pas est un collectif moribond. Être vivant c'est maintenir un fragile équilibre, une imperceptible tension, entre le dedans et le dehors, entre l'enfermement et l'ouverture totale. Ce qui caractérise un être vivant, ce sont les qualités et les quantités d'échanges qu'il réalise avec l'extérieur.
Ces échanges peuvent être à la fois "humains" mais aussi matériels ou immatériels. Ils pollinissent l'extérieur du collectif et nourrissent l'intérieur du collectif.
Les modalités de ces échanges sont "explicités" au sein du cadre de confiance.