IMPORTANT Ceci n'est pas une recette mais une liste d'ingrédients à garder, enrichir, jeter en fonction de vos goûts et de votre esprit critique ;-)

Les trucs et astuces des projets collectifs

La coopération est obtenue en agissant sur l'environnement plutôt que par la contrainte des personnes.
Il faut chercher à façonner l'environnement pour arriver aux trois conditions qui facilitent la coopération :
  • Réconcilier l'intérêt individuel et collectif
  • Multiplier les possibilités sans qu'aucune ne soit critique
  • Faciliter le passage à l'acte

Dans le bain de suite

"On a rarement l'occasion de refaire son entrée..."
Si vous souhaitez montrer aux participants que cette fois ce sera différent, faites-le dès le début. Donnez la main, partagez la parole, permettez l'engagement, offrez de la liberté sur le programme, rendez chacun expert du projet

Créer des horizons longs en soignant la convivialité

"Plus la perspective de se revoir est grande, plus on va privilégier la coopération (non trahison) "

Réduire les risques à participer

"Entrer dans un projet ne doit être un engagement ni à y contribuer ni à y rester"
Pour que les bons contributeurs ne perçoivent pas la participation à votre projet comme un engagement à risque, il faut à la fois qu'ils aient une certaine sécurité matérielle mais aussi que le groupe soit ouvert. Un groupe ouvert permet à chacun de sortir à tout moment et encourage la multi-appartenance à l'initiative du membre.

Abaisser le seuil de passage à l'acte

Le secret de l'implication est dans l'abaissement du seuil de passage à l'acte.
Modifier sa façon de faire n'est pas simple... c'est souvent un processus de bascule qui ne peut s'opérer que si les conditions sont là
  • Etre KISS (Keep It Simple and Stupid - Restez bête et simple)
    • Simplifier la communication, les démarches, les outils : faire sauter les mot de passe ;-)
  • Laisser de la place... si le projet est trop bien décrit, il n'y a plus de marge de manœuvre pour les membres
  • Rendre visible et faire circuler les lieux d'investissement. Faire des listes de tâches simples
  • Eviter de faire partager-collaborer sur des sujets "à enjeux" (à risque ou vital) pour les membres... Jouez d'abord à coopérer !
  • Eviter "C'est compliqué, ça change tout le temps... vous cherchez à me dégoûter ou quoi !"
  • Etre hyper-réactif (mais raisonnable ;-) / Recevoir une réponse à sa proposition d'aide 3 semaines après l'envoi n'aide pas à s'impliquer...

Faites (rapidement) le deuil de l'outil collaboratif

Il n'existe pas ;-)
Aussi beau et ergonomique soit-il un outil numérique (ou autre) n'a jamais coopéré : au mieux il amplifie le désir de ...

On a le public qu'on "mérite"

Si on fait des choses chiantes c'est parce qu'on a peur ;-)
Le dire c'est quasiment passer pour un débile mais combien de réunions aux horaires difficiles, à l'animation poussive et veillote, sans amont ni aval possible et avec le sentiment pour les participants (et les animateurs) que c'est toujours les mêmes qu'on voit (retraités, les "placés" politiques et les militants). Les êtres humains surestiment les risques. Faisons l'analyse du risque réel avant de renoncer et tentons de nouveaux formats d'animation pour ré-embarquer de nouveaux publics.

Et les contraintes qu'on "hérite"

Petit précis de fainéant opportuniste ;-)
Ces contraintes, elles seront nombreuses et risquent d'accaparer tout le temps... En jouant "stratégique" (voire finaud), on peut gérer les contraintes au plus vite et garder du temps pour saisir les opportunités

Mettre en place des mécanismes d'évaluation par l'estime

Dans les projets collectifs où les membres sont "non contraints", les mécanismes classiques d'évaluation sont inefficaces.
Il faut abandonner le pouvoir coercitif (notamment lié aux titres / syndrome de Peter) pour laisser le mécanisme d'évaluation par l'estime se mettre en place et les membres faire leur travail d'autorégulation. L'évaluation par l'estime se fait :
  • A posteriori : l'estime s'acquiert sur base des actions réalisées (les titres c'est plutôt "à priori", parfois pour attirer les gens)
  • En continu : l'estime fluctue en continu sur base des actions réalisées. Elle se perd ou se gagne à tout moment (assez différent d'un titre qu'on ne peut me retirer si facilement)
  • En prenant en compte le subjectif : l'estime a une valeur "propre à chaque donneur", elle ne peut s'échanger ou être thésaurisée
  • Par l'ensemble de la communauté : l'estime se gagne ou se perd face au regard des autres (je ne peux réclamer de l'estime...)
L'évaluation par l'estime ne s'accommode pas des titres car ils ne fonctionnent pas sur ces bases.
Pour que ce mécanisme puisse s'enclencher, il est essentiel que chacun voit qui fait quoi...
Impossible en effet de recevoir de l'estime des autres, si personne n'est au courant que c'est moi qui est fait cette action !

et aussi, maillon faible, super héros solitaire, maillon faible, tragédie des 3C, partage sincère (on est pas des startups !)