Les outils au service de qui, de quoi

Vous utilisez quoi comme outils (numériques) vous ?

Et moi ?

Avant de démarrer, prenons 5 minutes pour réfléchir à ces questions-affirmations

  • j'autorise qu'on utilise mes données si elles sont anonymisées
  • je suis d'accord qu'on utilise mes données si c'est pour me faciliter la vie
  • j'autorise mon facteur à ouvrir mon courrier, le copier et le conserver à vie
  • je n'ai rien à cacher, voici mes codes d'accès mail ,-)
  • ça ne me dérange pas que mon téléphone m'écoute en permanence
  • je suis ok que mes photos de vacances soient en couverture d'un magazine
  • je suis en accord avec toutes les lois de mon pays et ne les enfreins jamais
  • je ne mens jamais et j'assume tous mes gestes depuis ma naissance
  • je sais que mes gestes actuels seront toujours légaux par rapport à la loi future
  • ...

Et si on allait voir ce qu'en pense les géants...

Qu'est-ce qu'un outil convivial ?

La notion d'outil convivial a été développée initialement par Ivan Illich . Elle s'oppose à l'idée d'outil industriel ou aliénant.

Le terme d'outil est utilisé ici dans un sens très large, c'est-à-dire tout instrument, objet ou institution mis au service d'une intentionnalité ou comme moyen d'une fin (tournevis, téléviseur, usine de cassoulet, autoroutes, langage, institution scolaire, permis de construire, lois, etc). Toute action humaine et relation sociale se fait donc par le biais d'outils.
Illich montre toutefois que les outils ne sont pas neutres et modèlent les rapports sociaux entre les hommes ainsi que le rapport de l'homme au monde. (imaginez une journée de gestion en forêt avec une tronçonneuse ou un scie égoïne : il est fort à parier que la gestion ne sera pas identique => les outils ne sont pas neutres)

Illich distingue ainsi les outils selon leur degré de convivialité.
L'outil convivial est maîtrisé par l'homme et lui permet de façonner le monde au gré de son intention, de son imagination et de sa créativité. C'est un outil qui rend autonome. C'est donc un outil avec lequel travailler et non un outil qui travaille à la place de l'homme. À l'inverse l'outil non-convivial le domine et le façonne.

Un outil convivial doit donc selon lui répondre à trois exigences :

  • il doit être générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie personnelle;
    • son usage ne m'hyperspécialise pas au détriment du tout...
    • actuellement, on revient à du travail à la chaine, chacun efficient dans son "micro domaine" mais sans vision d'ensemble, sans savoir si ça a un sens
  • il ne doit susciter ni esclave ni maître;
    • il ne doit pas m'enlever "ma capacité à", ni "le pouvoir de"
    • je ne peux pas réparer ma voiture car je perds la garantie même si j'en étais capable
  • il doit élargir le rayon d'action personnelle.
    • donner des idées d'actions y compris dans d'autres contextes

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Les logiciels libres respectent 5 libertés :
  • 1 : La liberté de recourir au programme pour quelque fin que ce soit.
  • 2 : La liberté de rechercher comment fonctionne le programme et de l'adapter à ses propres besoins.
  • 3 : La liberté de transmettre le programme à d'autres et d'en effectuer des copies pour d'autres.
  • 4 : La liberté d'améliorer le programme et de rendre ces améliorations accessibles pour le bénéfice de tous.

Les libertés 2 et 4 impliquent d'avoir accès au code source.

Cependant ces quatre libertés ne suffisent pas, dès lors que chaque personne qui modifie un programme ou le développe en devient ipso facto co-auteur. De sorte que les utilisateurs devraient solliciter leur accord afin de pouvoir travailler sur la version améliorée et la transmettre à d'autres. Dans le cas où le nouvel auteur refuserait son autorisation, la liberté des utilisateurs se trouverait à nouveau mise à mal.

  • 5 : L'obligation du copyleft ou l'obligation de partager son oeuvre sous les 5 libertés ci-dessus évoquées.
Le copyleft renverse l'intention d'origine du copyright (c'est-à-dire des droits d'auteur).? Alors que normalement le droit d'auteur n'implique aucune obligation pour l'auteur et ne permet quasiment rien à l'utilisateur, le copyleft procède à l'inverse: il permet beaucoup de choses aux utilisateurs, au sens où il leur garantit les quatre libertés, et oblige les futurs auteurs à accorder aux utilisateurs de leurs propres versions améliorées les mêmes droits que ceux dont ils ont eux-mêmes profité.

Une licence ouverte n'est pas une licence libre
Alors qu'une licence libre tend à rendre tout le monde égal en droits devant l'œuvre qu'elle couvre, ne posant de restrictions que dans l'objectif de faire perdurer cette égalité (mécanisme de copyleft), une licence de libre diffusion (ouverte) impose des restrictions ne visant pas une telle parité.
Ces licences s'inspirent donc du même mécanisme, mais ne sont pas motivées par les mêmes aspirations d'équité. Ainsi, elles peuvent par exemple interdire la modification ou l'utilisation dans certains contextes (commercial, militaire, nucléaire, politique, etc.). Source Wikipedia
Ainsi, certaines licences Creative Commons (les licences avec clause « NC » et « ND » ne sont pas des licences libres mais des licences de libre diffusion) ;