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Aider le précieux facteur humain

Tous les êtres vivants sont impliqués dans des relations d’entraide. Tous. L'entraide n'est pas un simple fait divers, c'est un principe du vivant.
En poussant le culte de la compétition à son extrême, et en l'institutionnalisant, notre société n'a pas seulement engendré un monde violent, elle a surtout ôté une grande partie de son sens à la vie. La compétition sans limite est une invitation à une course à l'infini. Il est grand temps de devenir tout aussi compétents en matière de coopération.

Dans la tête d'un humain

Au début des années 1970, les psychologues Daniel Kahneman (prix Nobel en économie en 2002) et Amos Tversky ont développé une théorie pour expliquer le grand principe de fonctionnement des comportements humains et notamment pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique.

Selon eux nous possèdons deux modes cognitifs :

le système 1

Il est qualifié d'intuitif ou d'involontaire. Il se caractérise par une rapidité de réaction, un état d'absence de vigilance et d'effort.
Dans ce mode, la personne suppose que le monde se comportera comme prévu, elle croit les choses sans les avoir démontrées. Elle fait des raccourcis (biais cognitifs).
Ce mode de pensée ne peut être déconnecté, mis en veille !

le système 2

Le système 2 est un mode de pensée rationnelle, qui demande des efforts et ne peut être utilisé en permanence sous peine d'épuisement.
Ce mode de pensée évite de tomber dans les conclucions hâtives et autres pièges (biais cognitifs).

Deux systèmes interconnectés qui s'influencent

Lorsque nous sommes en apprentissage, le système 2 tourne à plein régime, et nous devenons progressivement consciemment compétents.
A force de répétitions, le cerveau automatise ce nouveau mode de pensée (venu du système 2) pour l'intégrer au système 1.
Cette nouvelle habitude devient "naturelle et peu coûteuse" => nous devenons inconsciemment compétents.

Ce double système flexible permet d'expliquer "l'heuristique sociale" (qui explique les mécanismes spontannés d'entraide) :
Cette hypothèse stipule que les comportements coopératifs spontannés résultent des nombreuses interactions coopérative que chacun vit ou a vécu.
Plus on évolue dans un contexte social coopératif, plus les mécanismes automatiques prosociaux se développent.
A méditer ;-)

L'entraide spontanée des humains

Le modèle théorique de l'humain rationnel et égoïste ne correspond pas du tout à la réalité. De nombreux jeux dit "du bien public" le montrent clairement.
Lorsqu'on inhibe le raisonnement (par le stress, la pression, les catastrophes...) le nombre et l'intensité des comportements prosociaux augmentent (c'est l'inverse quand on force les gens à réfléchir, ils deviennent alors plus égoïstes !)

Les comportements prosociaux observés un peu partout sur le globe (à des degrés divers) peuvent s'expliquer en partie par l'épigénétique.
L'expression de nos comportements est le résultat de nos gènes ET de l'environnement dans lequel nous baignons.
Les gênes sont "le répertoire des possibles" et chaque possible ne devient réalité qu'en fonction de l'environnement dans lequel il s'exprime.
Ainsi, il est attesté que l'expression de certains comportements coopératifs n'est dû qu'à 10 à 30 % du baguage génétique (donc 90 à 70% en lien avec l'environnement).

NB : c'est grâce à ce mécanisme que la culture s'imprime dans notre biologie de génération en génération. il faut dépasser le concept d'inné et d'acquis.

Nous avons donc la faculté de changer progressivement de comportements sociaux en fonction des expériences de vie.
Nous pouvons devenir des "serial-altruistes" lorsque notre environnement devient altruiste !


Ce mécanisme est renforcé par certaines connexions neuronales (observés lors d'expériences en IRM)
  • coopérer active les aires du cerveau impliqués dans la récompense
  • voir des comportements équitables active les aires du cerveau impliqués dans la récompense
  • voir des comportements de non coopération active les aires du cerveau liées au sentiment de dégoût !

L'entraide et la générosité font non seulement du bien au moral mais renforcent le sentiment de bonheur.

L'entraide dans le groupe