J'arrête de convaincre

Difficile d’échapper à ce réflexe quand on veut faire connaître et... qu’on est passionné par le sujet.
Pourtant, nous fonctionnons souvent en miroir ou en opposition. Par exemple, face à de l’agressivité, nous devenons agressif ou au contraire nous battons en retraite, alors qu’il existe d’autres postures intermédiaires plus efficaces.

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Très souvent aussi, face à des arguments contraires, nous cherchons à « convaincre », déclenchant alors de belles parties de joutes verbales et au final pas grand changement ;-(
La stratégie est rarement fructueuse, car elle a un défaut : elle ne tient pas ou peu compte de nos interlocuteurs, de ce qu’ils sont en train de vivre en nous écoutant, de ce que cela construit ou déconstruit dans leurs certitudes, habitudes, conforts, croyances, etc.
Or, on apprécie tou.tess d’être écouté.e, pris en compte, en considération, même lorsque l’on n’est pas d’accord. Quand l’autre se sent écouté, il accepte mieux de nous écouter. Dans cette espace d’écoute il est possible d’échanger de profonds désaccords sans se quereller, et même de trouver un espace où les désaccords se rencontrent (ou bien de simplement constater qu’on ne peut pas travailler ensemble en l'état – ce qui n’est pas un échec, mais un constat). Nos échanges doivent donc trouver d’autres chemins que celui de « convaincre».

Ajout 2023 (à questionner) : Démonter de fausses croyances demande beaucoup d'efforts
On essaie de le faire en apportant des contre-arguments, des faits chiffrés. Le plus souvent sans résultats.
Des études en neurosciences expliquent pourquoi ça ne fonctionne pas et comment le faire autrement.
Nous possédons tous un "système de détection des erreurs de prédiction". C'est comme ça que nous faisons évouluer nos certitudes. On prédit que ça devrait arriver sur base de nos croyances et si nos prédictions ne sont pas conformes à ce que nous observons, notre cerveau nous alerte et nous adaptons notre vision des choses (c'est globalement un mécanisme de survie).
Pour faire évoluer les visions, mieux vaut alors demander aux personnes de faire une prédiction concrète découlant de leur croyance et de les confronter ensuite aux faits réels. Ce processus "sans argumentation extérieure" les amène à changer de vision avec beaucoup plus d'efficacité que la simple action de leur présenter des faits chiffrés.
Source / Cerveau et psycho : janv 2022