Apprendre à faire ensemble, à construire un commun
Quand dans le collectif arrive l'idée de construire un objet commun, les questions liées aux droits d'usages, à la propriété, à l'égo... suivent rapidement.
Créer un commun, c'est souvent terriblement excitant et en même temps cela soulève quantité de questions auxquels on a souvent pas pensé (du tout!).
Créer un commun, c'est souvent terriblement excitant et en même temps cela soulève quantité de questions auxquels on a souvent pas pensé (du tout!).
Invitation au voyage...
Ainsi, quand on commence à produire à plusieurs, on apprend :- à la fois à devenir plus autonome ET à être beaucoup plus à l’écoute des autres et à faire des concessions librement consenties,
- à offrir son travail à la communauté ET à accepter les contributions des autres sur son propre travail,
- que nos actions n’ont pas pour but de nous valoriser personnellement mais de contribuer à un objet commun ET que nos personnes et nos relations sont bien plus importantes que ce que nous créons ensemble,
- que ce ne sont pas nos valeurs communes qui nous rassemblent mais ce que nous fabriquons ensemble ET que les valeurs de chacun⋅e doivent être respectées et pas forcément fondues dans une identité de groupe,
- que le commun n’est pas un but en soi ET que c’est une ressource dont on prend soin (pour le bien du collectif).
Prendre le temps d’intégrer un nouveau mode de fonctionnement
Devenir autonome et écouter les autres
Entrer dans un commun c’est explorer la question de son rapport à l’autonomie (soi avec soi-même et soi avec les autres), ce qui n’est franchement pas si simple. Une gouvernance par les pairs (quelle que soit sa forme) implique qu’on ne donne d’ordre à personne (même déguisés sous forme de« conseils »), et qu’on n’en reçoit aucun.- quel est votre degré d’autonomie dans un groupe si vous avez le droit de tout faire, ou au minimum de donner votre avis sur tout ?
- Où allez-vous contribuer ?
- Quelles sont les compétences que vous avez le plus de plaisir à exercer sans vous préoccuper de vos diplômes ?
- Quelles sont celles qui vous manquent et que vous avez envie de développer ? Avez-vous confiance en vous ?
Offrir son travail et en faire une œuvre commune
Les communs bouleversent la notion de propriété sur le plan collectif certes, mais également sur le plan individuel.- Jusqu’à quel point êtes-vous prêt⋅e à laisser les autres mettre les mains dans votre travail ?
- Qu’est-ce que vous ressentez quand iels le font ?
- Est-ce que vous vous sentez dépossédé⋅e ou au contraire content⋅e de co-créer ?
- Vous autorisez-vous à modifier le travail de quelqu’un d’autre ?
- Que ressentez vous quand vous le faites ? Une impression d’être indispensable car il fallait vraiment améliorer ce qui vous apparaît comme franchement perfectible ? Ou de la gêne parce que vous vous estimez moins légitime que l’auteur⋅e initial⋅e ? Est-il possible de trouver un équilibre plus harmonieux entre les deux ?
Se sentir valorisé⋅e par d’autres chemins
Ce ne sont pas vos productions et votre savoir-faire qui sont des « valeurs personnelles », ce sont vos actes de contribution à l’objet commun (peu importe le degré d’expertise) et votre savoir-être qui vous valorisent au sein de la communauté. C’est un glissement discret mais radical.- Que ressentez-vous quand quelqu’un vient compléter par sa contribution un travail que vous avez effectué ?
- Vous sentez-vous remis⋅e en question parce que vous le vivez comme une critique indirecte ?
- À l’inverse, que ressentez-vous quand quelqu’un apporte au commun un travail tellement bien ficelé que vous ne voyez pas comment apporter votre contribution ?
- Vous sentez-vous exclu⋅e du processus ? Ou moins compétent⋅e ?
- Comment réagissez-vous quand une personne qui n’a ni votre expérience ni vos diplômes vient donner son avis sur votre travail ?
- Est-ce que vous voulez tout construire ensemble dès le début pour être sûr⋅e que votre vision des choses soit intégrée ?
- Ou est-ce que vous appréciez d’apporter simplement une touche sur le travail de quelqu’un d’autre en lâchant prise sur vos propres vues de ce qui aurait dû être fait ?
- Que ressentez-vous quand quelqu’un vous fait confiance alors que vous estimez que c’est lui « l’expert » ?
- Avez- vous pensé à ce que ressens quelqu’un d’autre quand vous critiquez son travail même si c’est avec une bonne intention ?
Source et inspiration : http://contributions.maiadereva.net/cest-quoi-pour-toi-etre-commoner/